Programme du séminaire sur la liberté de création et de diffusion dans les arts visuels

Le mercredi 11 juin 2025, de 9h à 17h30 au Palais de Tokyo, Paris, le CIPAC – Fédération des professionnels de l’art contemporain organise un séminaire sur la liberté de création et de diffusion dans le secteur des arts visuels, en collaboration avec l’Observatoire de la liberté de création et avec le soutien du ministère de la Culture.

11 juin 2025

9H - Accueil

9H30 - Ouverture

Prises de parole par :

• Guillaume Désanges, Président du Palais de Tokyo
• Sophie Auger-Grappin et Aude Cartier, Coprésidentes du CIPAC, accompagnées de Nathalie Le Berre, directrice du Pôle arts visuels des Pays de la Loire
• Juliette Mant, Haute Fonctionnaire pour la liberté de création au ministère de la Culture
• Jean-Michel Poullé, trésorier de la Fédération nationale des collectivités pour la culture (FNCC), adjoint à la Maire de Malakoff délégué aux politiques culturelles et sportives
• Madeleine Filippi, commissaire d’exposition indépendante, critique d’art et Coprésidente de CEA, Association française des commissaires d’exposition

10H - Conférence performée de Morgane Baffier

À l’aide de graphiques, d’images fabriquées ou encore de vidéos tirées d’Internet, l’artiste conférencière Morgane Baffier élabore toutes sortes de théories et réflexions métaphysiques, en les développant jusqu’à l’absurde. C’est dans une volonté de déconstruction des savoirs qu’elle s’approprie les codes utilisés dans les entreprises, médias et sphères intellectuelles et tourne en dérision, avec finesse et humour, les systèmes de pouvoir et les statuts d’autorités qui conditionnent l’accès à la parole. À l’occasion du séminaire sur la liberté de création et de diffusion dans les arts visuels, elle présentera une nouvelle conférence sur les questions de censure.

Née en 1997, Morgane Baffier vit et travaille à Paris. Diplômée de l’ENSAPC en 2020, son travail a depuis été exposé au Art & Design Center de Fuzhou en Chine (2024), au 66ᵉ Salon de Montrouge, Paris (2022), au Théâtre des expositions des Beaux-Arts de Paris (2023), à la Biennale de Mulhouse (2021) ainsi qu’à la Graineterie à Houilles en 2023 pour son premier solo show. Ses conférences ont été présentées dans plusieurs festivals de performance et écoles d’arts en France (Beaux-Arts de Paris, Nantes, Limoges, Arles, Rouen...).

10H30 - Plénière de l’Observatoire de la liberté de création

Agnès Tricoire (avocate à la cour, spécialiste en propriété intellectuelle, docteur en droit) et Thomas Perroud (professeur de droit public à l'Université Panthéon-Assas) présenteront l’histoire contemporaine de la censure de la création et l’évolution de ses modes, et rappelleront la jurisprudence et la législation française.

Créé en 2002 pour lutter contre la recrudescence des attaques contre les œuvres, dans tous les arts, l’Observatoire de la liberté de création s’est constitué en association en janvier 2024. Il défend la liberté de création et de diffusion des œuvres consacrées par la loi de juillet 2016 et lutte contre toute forme de censure, entrave, déprogrammation, directe ou indirecte, explicite ou implicite, revendiquée ou dissimulée. Il défend également la liberté de programmation.

12H30 - Pause déjeuner

14H - Présentation des ateliers

14H30 - Ateliers par groupe

Atelier 1 - Censure politique et gouvernance
Par Lucie Marinier et Thomas Perroud, avec la collaboration de Marie Chênel, directrice de DCA-Association française de développement des centres d’art contemporain et membre du comité de programmation.
Rapporteuse : Laurence D’Ist, historienne de l’art, membre de AICA France.

À partir de cas fictifs mais représentatifs des situations rencontrées, les participantes et participants sont invités à imaginer les réactions et marges de manœuvres des actrices et acteurs au cœur des politiques culturelles d'un territoire (membre du Conseil d'administration, élu à la culture, tutelle, financeur public ou privé...). Elles et ils tenteront de faire émerger des solutions pour garantir la liberté de création et de programmation, assises sur un dialogue serein et des protections solides.

Lucie Marinier est professeure du Conservatoire national des Arts et Métiers, titulaire de la Chaire d’ingénierie de la culture et de la création. Elle a par ailleurs exercé durant vingt-cinq années des responsabilités d’administratrice culturelle et de direction de lieux, de projets muséaux et culturels au sein de différents territoires.
Thomas Perroud est professeur de droit public à l'Université Panthéon-Assas (CERSA CNRS) et secrétaire général de l'Observatoire de la liberté de création.


Atelier 2 - Pressions citoyennes
Par Anne Bessette et Agnès Tricoire, avec la collaboration de Sophie Auger-Grappin, directrice du Creux de l’Enfer à Thiers, membre du Conseil d’administration de DCA-Association française de développement des centres d’art contemporain, Coprésidente du CIPAC et membre du comité de programmation.
Rapporteur : Samuel Belfond, auteur et critique d’art, membre de AICA France.

Quelles sont les différentes formes de pressions exercées sur la présentation ou sur la monstration d'une œuvre ? Comment se manifestent-elles et peuvent-elles être appréhendées ? Comment trouver un équilibre entre une demande de censure, le droit de critique et l’établissement d’un débat éthique ? En incarnant différents points de vue portés par des personnes aux profils divers, les participantes et participants se questionneront sur les moyens à mettre en œuvre pour résister aux pressions et dialoguer en cas d’opposition.

• Anne Bessette est docteure en sociologie et chercheuse associée au CERLIS (Centre de Recherche sur les Liens Sociaux) et à PALOC (Patrimoines locaux, Environnement et Globalisation, MNHN). Ses travaux portent sur les rapports des publics à l’art dans le contexte d’institutions culturelles, ainsi que sur les problématiques soulevées par les actions d’activisme écologique dans des musées.
Agnès Tricoire est avocate à la cour, spécialiste en propriété intellectuelle, docteur en droit et présidente de l’Observatoire de la liberté de création.


Atelier 3 - Autocensure et invisibilisation
Par Anne Lafont et Daniel Véron, avec la collaboration de Madeleine Filippi, commissaire d’exposition indépendante, critique d’art, Coprésidente de CEA-Association française des commissaires d’exposition et membre du comité de programmation.
Rapporteuse : Sylvie Coëllier, professeur en histoire de l’art contemporain à l’Université d’Aix-Marseille, membre de AICA France.

L’autocensure est une censure pratiquée par soi-même sur ses propres écrits, paroles ou actes, et anticipant une censure présumée. Comment s’opère-t-elle dans le secteur des arts visuels, par celles et ceux qui créent des œuvres, programment des expositions, accompagnent des artistes et accueillent les publics ? Débouche-t-elle systématiquement sur un phénomène d’invisibilisation ? Les participantes et participants seront invités à partager leurs expériences de questionnement dans leurs processus de création et de diffusion.

Anne Lafont est historienne de l'art et directrice d’études à l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales). Elle s'intéresse à l'art, aux images et à la culture matérielle de l'Atlantique noir, ainsi qu'aux questions historiographiques liées à la notion d'art africain.
Membre de l’Observatoire de la liberté de création depuis 2003, dont il est aujourd’hui trésorier, Daniel Véron a été professeur de mathématiques, chargé des projets éducatifs à F93 (centre de culture scientifique et technique en Île-de-France) et chef de service au bureau de l’éducation artistique et des pratiques amateurs de la Direction générale de la création artistique.


Atelier 4 - Quelles médiations contre la censure ?
Par Elisabeth Caillet et Sylvianne Lathuilière
Rapporteuse : Marie Girault, journaliste et critique d’art, membre de AICA France

À partir d’exemples de cas d’atteintes, les participantes et participants identifieront les mécanismes et les arguments de censure liés aux publics. Elles et ils tenteront ensuite de proposer des moyens qui permettent aux médiatrices et médiateurs de prévenir la censure ou d’éviter qu’elle ne se manifeste violemment. Comment peuvent-elles et ils intervenir en amont de l’ouverture des expositions, donner aux publics les clés de compréhension pour lire les œuvres qui seraient susceptibles de choquer, et réagir à des critiques ou à des actes violents ?

Elisabeth Caillet est philosophe et muséologue, spécialiste de médiation artistique et culturelle. Elle est membre fondateur du collectif Culture contre l’extrême droite (qui a contribué à créer l’Observatoire de la liberté de création) et de la Fondation Lilian Thuram : Éducation contre le racisme. Elle est membre de l'Observatoire de la liberté de création.
Sylvianne Lathuilière est adhérente de BLA! Association nationale des professionnel·le·s de la médiation en art contemporain depuis sa création, et membre de son Conseil collégial depuis 2023. Depuis 2015, elle est chargée de la programmation culturelle du macLYON.

16H30 - Restitution des ateliers

Par les rapporteuses et rapporteurs Samuel Belfond, Sylvie Coëllier, Laurence D’Ist et Marie Girault, membres de AICA France

17H - Questions et clôture

Par Sophie Auger-Grappin et Aude Cartier, Coprésidentes du CIPAC

> Inscription en présence ou à distance

Ce séminaire est organisé avec l’Observatoire de la liberté de création et en partenariat avec AICA France, AICA International, l’ANDÉA, BLA!, CEA, DCA et PLATFORM. Il soutenu par le ministère de la Culture et réalisé avec l’aimable accueil du Palais de Tokyo.

Les espaces du Palais de Tokyo sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. En dehors des ateliers de l’après-midi, toutes les prises de parole seront amplifiées. Elles ne seront ni sous-titrées, ni interprétées en Langue des Signes Française (LSF).