Les répercussions du Covid-19 sur le secteur des arts visuels
Résultats de l’enquête conduite par le CIPAC entre le 17 mars et le 15 avril 2020, auprès des professionnels du secteur.
24 avril 2020
Introduction
Le monde connaît aujourd’hui une crise sanitaire sans précédent.
De toute évidence, il y aura un avant et un après dans l’organisation de notre économie, dans notre façon d’habiter le monde, mais aussi dans notre capacité à réinventer le quotidien et notre rapport aux autres et à l’écologie.
Cette crise nous a forcé à mettre à l’arrêt nos entreprises culturelles, fragilisant encore plus les artistes-auteurs, les indépendants. Il est de notre responsabilité de nous engager collectivement aux côtés des autres organisations professionnelles du secteur des arts visuels afin que l’État et les collectivités territoriales puissent nous apporter le soutien nécessaire à la a pérennisation de nos entreprises et de nos activités.
Le 16 mars dernier, le CIPAC - Fédération des professionnels de l’art contemporain, a pris l’initiative de concevoir et diffuser une enquête, afin de mesurer les retombées immédiates de cette crise sanitaire sans précédent sur notre écosystème. Nous nous réjouissons que de nombreuses organisations nous aient rejoint dans cette démarche en la diffusant largement.
Ce premier diagnostic permet de faire ressortir la fragilité accrue d’un secteur dans son entier et de ses professionnels, au premier rang desquels les artistes-auteurs et les autres indépendants sont les plus directement touchés.
Aux conséquences très immédiates de cette crise succèderont certainement les effets de moyen et de long termes qui seront visibles dans les mois et les années à venir. S’il y a aujourd’hui une nécessité absolue à un soutien public immédiat de notre secteur, il sera nécessaire qu’aux mesures d’urgence puissent faire suite des mesures structurelles.
C’est pourquoi le CIPAC poursuivra dans la période à venir son travail de suivi des conséquences de cette crise.
En ces temps particulièrement compliqués, notre solidarité, notre travail collectif feront notre force.
Pascal Neveux
Président du CIPAC
Le 22 avril 2020
Présentation de l’étude
L’épidémie de Covid-19 et ses conséquences ont provoqué la fermeture des lieux publics et la mise en place de contraintes strictes sur les déplacements des personnes à partir du 17 mars 2020 en France. Ces dispositions ont provoqué un arrêt brutal de l’activité de nombreux secteurs.
Dans ce contexte, le CIPAC - Fédération des professionnels de l’art contemporain a souhaité évaluer les conséquences de cette crise sur l’activité des professionnels des arts visuels.
C’est ainsi qu’une enquête reposant sur un questionnaire en ligne a été menée par la fédération du 18 mars au 15 avril 2020. Celle-ci a permis de recueillir de très nombreuses réponses provenant ou non de membres des réseaux adhérents du CIPAC.
Les éléments présentés dans la suite de ce document sont issus des résultats de cette enquête et distinguent :
- les personnes morales (associations, collectivités, établissements publics, sociétés commerciales...) ;
- les artistes-auteurs ;
- les autres indépendants.
Nous souhaitons que les résultats de ce travail puissent appuyer les réflexions et les échanges partagés avec les décideurs publics (État et collectivités territoriales) concernant les dispositifs de soutien spécifiques au secteur des arts visuels et rendus nécessaires par cette crise.
En l’absence de visibilité quant aux délais nécessaires pour une reprise d’activité même partielle, de nombreux répondants nous ont fait part de leur difficulté à évaluer précisément les conséquences de cette période sur leurs projets et leur économie. Les résultats permettent cependant de mettre en lumière des points de vigilance et de fragilité partagés par de nombreux professionnels du secteur à un instant donné.
Il est important d’insister sur les précautions à prendre dans l’interprétation de ces données dans un contexte dont on sait qu’il évolue quotidiennement, parfois même d’heure en heure.
Aussi, le CIPAC poursuivra ce travail à moyen terme pour qu’au-delà des conséquences immédiates de cette crise, un suivi puisse être effectué dans les mois à venir.