Quel rôle, demain, pour l’État dans le soutien à la création ?

Le 3 mars prochain débutera l’examen par le Sénat en séance publique du projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique (ASAP). Ce texte, présenté en conseil des ministres le 5 février et déposé immédiatement au Parlement contient les prémices d’un bouleversement de nature à remettre en cause de manière irréversible les fondements historiques de la politique culturelle de l’État.

2 mars 2020

Communiqué

Le 3 mars prochain débutera l’examen par le Sénat en séance publique du projet de loi d’accélération et de simplification de l’action publique (ASAP).
Ce texte, présenté en conseil des ministres le 5 février et déposé immédiatement au Parlement contient les prémices d’un bouleversement de nature à remettre en cause de manière irréversible les fondements historiques de la politique culturelle de l’État et les principes républicains qui doivent l’animer.

Ainsi, la déconcentration des décisions d’attribution des labels de la création - telle que prévue dans ce texte de loi - créerait un précédent : une application différenciée de la politique de l’État dans les territoires.
Le CIPAC s’oppose fortement à cette disposition qui viendrait acter la disparition des labels des arts plastiques, "Centre d’art contemporain d’intérêt national" et "Fonds régional d’art contemporain", comme références nationales.
En cas d’adoption du projet de loi ASAP, l’attribution de ces deux labels ne serait plus la manifestation concrète et objective de la politique culturelle de l’État en matière d’équipement du territoire.

Cette disposition, aussi importante soit-elle, doit pourtant être vue pour ce qu’elle est réellement : la première étape d’un processus bien plus important qui pourrait s’apparenter au démantèlement de la politique de l’État en faveur du soutien à la création.
Les réorganisations destructrices en cours au sein de la Direction Générale de la Création Artistique et les premiers éléments communiqués sur le contenu du projet de loi décentralisation, différenciation et déconcentration nous font craindre le pire.
Présidées par une logique purement technique et comptable, les réformes à l’œuvre remettent profondément en cause quatre décennies de construction des politiques culturelles décentralisées reposant sur un engagement commun, vertueux et volontariste de l’État et des collectivités territoriales.

Le CIPAC dénonce l’absence totale de dialogue et de concertation avec les organisations professionnelles du secteur culturel sur ce sujet.
Il est cependant encore temps de nous mobiliser. C’est pourquoi, dès aujourd’hui, le CIPAC agira auprès du Parlement pour préserver ce qui fait la singularité et la richesse des politiques culturelles en France.

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Contact : communication@cipac.net