4ème Congrès “L’enjeu européen de l’art contemporain, échanges et coopérations” Metz, 2003
Le 4ème Congrès s’est tenu dans la ville de Metz (Lorraine), à l’Arsenal. Les deux journées du jeudi 27 et du vendredi 28 novembre 2003 ont été des moments privilégiés pour des communications, interventions et contributions de chercheurs de hauts niveaux, des professionnels et des artistes de nombreux pays en Europe.
27 et 28 novembre 2003
Présentation du congrès
Le 4ème Congrès s’est tenu dans la ville de Metz (Lorraine), à l’Arsenal. Les deux journées du jeudi 27 et du vendredi 28 novembre 2003 ont été des moments privilégiés pour des communications, interventions et contributions de chercheurs de hauts niveaux, des professionnels et des artistes de nombreux pays en Europe. Une série de manifestations à Metz s’est fait l’écho de ce congrès. Une « nuit de l’art contemporain » s’est déroulée le jeudi 27 novembre 2003, à Metz, offrant au congrès une résonance publique et médiatique à une échelle aussi bien nationale qu’internationale. Expositions, rencontres, conférences, portes ouvertes ont permis de mieux connaître les artistes et les acteurs du milieu des arts plastiques. Une visite de lieux d’art contemporain en Lorraine était programmée le samedi 29 novembre. La revue Mouvement et le Cipac ont co-édité un tiré à part qui a permis d’alimenter, par des textes de fond, le débat et les travaux autour de la thématique générale du congrès.
La quatrième édition du congrès interprofessionnel de l’art contemporain a porté les problématiques soulevées par les professionnels français dans le contexte européen. A l’heure d’une nouvelle phase de décentralisation en France, il s’agissait de questionner le “modèle français” en regard des organisations artistiques et culturelles, des mécanismes économiques, politiques et institutionnels en Europe.
Le congrès entendait ainsi affirmer l’importance et la place de l’art contemporain dans la construction européenne et proposer, avec les divers partenaires, une réflexion en forme d’adresse aux décideurs politiques et économiques. Par-delà le bilan et l’analyse comparative des diverses organisations de l’art contemporain dans les pays européens, le congrès visait à formuler des propositions pour faciliter le développement des collaborations artistiques, tant sur le plan culturel, qu’économique ou politique. Ces rencontres ont permis dans le même temps d’ouvrir les questionnements propres au paysage français pour de nouvelles perspectives internationales.
Ces travaux sont portés par les différentes professions réunies au sein du Cipac : directeurs de centres d’art, de musées, de Frac et d’écoles d’art, conseillers aux arts plastiques, galeristes, responsables de bibliothèques et d’artothèques, critiques d’art, enseignants d’écoles d’art, médiateurs, régisseurs et restaurateurs d’art contemporain.
La rencontre s’est orchestrée autour de 4 parties qui ont structurées les débats et les prises de parole des deux journées du congrès les 27 et 28 novembre 2003.
Le Manifeste du 4ème Congrès
La quatrième édition du congrès interprofessionnel de l’art contemporain porte les problématiques soulevées par les professionnels français dans le contexte européen. A l’heure d’une nouvelle phase de décentralisation en France, il s’agit de questionner le “modèle français” en regard des organisations artistiques et culturelles, des mécanismes économiques, politiques et institutionnels en Europe.
La création contemporaine n’occupe pas, à nos yeux, la place qu’elle devrait avoir dans une société citoyenne, ouverte et dynamique. Les professionnels des arts plastiques réunis en congrès souhaitent favoriser l’émergence d’une Europe à vocation culturelle et sont convaincus que l’Europe ne pourra se construire sans prendre en compte cette dimension. Cette question est urgente dans la perspective de l’élargissement de l’Union et des discussions sur le projet de Constitution européenne élaboré par la Convention.
La culture est restée à la marge de la construction communautaire, concentrée sur l’union économique et le développement d’un marché commun. Même doté d’un article consacré à la culture, le Traité européen reste à la source d’une dynamique essentiellement tournée vers l’économie. Les politiques publiques des Etats membres en faveur de la culture s’inscrivent dans un principe d’exception et non comme une règle positive et un moyen au service d’un projet culturel. Nous nous questionnons sur la forme de l’Europe qui se dessine, le modèle qu’elle sous-tend et travaillons à ce que les professionnels de la création artistique en soient des acteurs et non des spectateurs passifs.
Les missions des professionnels de l’art contemporain relèvent d’une responsabilité collective pour laquelle le service public (notion qui ne figure pas dans le Traité européen) est, avec le secteur marchand, un relais essentiel. Ces missions nous paraissent menacées aujourd’hui, en France, par les réalités et les perspectives de restriction budgétaire, dans le domaine culturel en général et celui de l’art contemporain en particulier.
La décentralisation territoriale est portée par de légitimes besoins de proximité et de maillage des territoires. Il n’en demeure pas moins que nous sommes attentifs et préoccupés par les formes de sa mise en œuvre et ses effets sur le terrain professionnel. Nous souhaitons que la décentralisation française dans le domaine culturel et avec plus d’acuité dans le domaine de l’art contemporain évite certaines dérives localistes et s’appuie sur la création vivante comme facteur d’ouverture à l’autre.
Face à ces préoccupations, nous souhaitons engager des discussions et des échanges avec d’autres professionnels en Europe afin d’élaborer des hypothèses et avancer des propositions d’avenir.
Nous affirmons la nécessité des coopérations et des échanges entre tous les champs professionnels de l’art (marchand et non marchand) afin de favoriser la production, la diffusion, la conservation et la médiation de l’œuvre d’art contemporain. Nous tenons à ce que se dessinent les principes et les moyens d’une mobilité réelle des professionnels et des artistes, qui corresponde moins au principe de flexibilité qu’aux besoins et aux spécificités d’activités soucieuses de leur indépendance et de leur liberté.